Comme vous le savez, chaque année à Stockholm et Oslo en Scandinavie, les prix Nobel sont décernés à des personnes qui ont rendu de grands services à l’humanité par leurs inventions et découvertes et qui ont permis une amélioration ou un progrès dans le domaine des savoirs, de la culture et de la paix.
Mais peut-être vous ne savez pas que comme à Stockholm et Oslo, chaque année en Italie, on décerne aussi un prix Nobel.C’est à Piobbico, une petite commune d’à peine plus de 2000 habitants, dans la région des Marches au centre de l’Italie qu’est décerné ce prix.
Tout a commencé en 1879. A cette époque, alors que la principale protection des personnes était leur famille, les «zitelles» (les vieilles filles) et les vieux garçons devenaient un véritable souci pour la commune. Le maire et le notaire concluant que ce célibat provenait de leur physique, décidèrent de créer «il Club des Brutti», «le Club des Moches», une sorte d’agence de mariage avant l’heure. Et depuis, chaque début septembre, des fêtes sont organisées pour les célibataires du village et des alentours qui se réunissent autour d’un bon repas régional. Ces dames et ces messieurs se rencontrant, ce qui devait arriver, arriva !
Dans les années 1960, cette association fut relancée, toujours dans le but d’aider les «brutti», les «moches», à trouver un conjoint au point qu’en 1995 l’association comptait 18000 adhérentes et adhérents dans le monde entier.
En 2008, on inaugura un monument dédié aux moches et pour combattre le culte exagéré de l’apparence et de la beauté, le club devint «l’Association Nationale des Moches» dont le logo est un homme allongé fumant la pipe avec pour slogan :
« la laideur est une vertu, la beauté est une servitude»
Toujours dans cette tradition, chaque début septembre, Piobbico organise une grande fête du vendredi au dimanche. Pendant ces trois jours il y a la procession des femmes jusqu’à la Madone du village, la «Nuit des Moches» avec apéritif dans tous les bars, la visite en musique des caves viticoles, le Palio de la dame-jeanne avec un cocktail spécial «le bruttino» (le petit moche), le défilé des Moches et surtout la campagne électorale pour la nomination annuelle du président de l’association.
Ce n’est qu’après l’apparition de la fumée blanche qui annonce son élection que le nouveau président remet le fameux prix Nobel. Mais ici c’est le prix No-Bel.
Ce prix est décerné à toute personne qui a défendu sans aucune violence toutes les minorités et qui a fait connaître l’Association dans le monde entier. Parmi les personnes qui ont reçu le No-Bel on compte même un journaliste du New York Times. Aujourd’hui le Club compte plus de 35000 adhérents dans le monde.
Mais que serait cette fête sans un bon repas ?
Toujours dans la tradition c’est le «polentone alla carbonara» qui est servi.
A partir d’une ancienne recette qui remonterait au XVIème siècle, c’est de la polenta, tirée au bâton, avec une sauce maison de lard, fromage de brebis et escargots des monts voisins, mais surtout avec un ingrédient secret le «sufrangolo».
Ne cherchez pas dans le dictionnaire ce produit mystérieux aux multiples vertus, vous ne le trouverez pas. Mais si quelqu’un en connaît la recette,
chuuutt
N’hésitez pas à nous la communiquer, nous en ferons bénéficier tous nos lecteurs.