es pluies régulières et abondantes reçues depuis l’automne 2023 ont gorgé d’eau toutes les terres du Cher, qui n’ont pas pu absorber les précipitations du 20 juin et des jours suivants.
’excédent, chiffré à +119 % en juin par rapport à la normale, a entraîné des inondations massives dans les zones creuses et les marais de Bourges ont été noyés pendant 4 à 5 jours consécutifs. 30 à 60 cm d’eau dans les marais, rue de Babylone et allée des Ribauds ; près de 2 mètres dans les marais de Robinson et de St-Outrille, qui bordent l’Auron et 1,10 m d’eau dans la cabane des jardiniers solidaires, où étaient rangés les matériels et outils de notre association.
Coût des réparations pour la tondeuse-débroussailleuse, la motobineuse et le broyeur : 740 €. Nous n’avions jamais connu de telles inondations et nous pensions notre matériel en sécurité.
La plupart des maraîchers a perdu tous les légumes de printemps-été : pois, oignons, échalotes, aulx, pommes de terre, radis, laitues… Et tous les plants de tomates, aubergines, poivrons, courgettes, potirons, potimarrons, choux, poireaux, ont été détruits dans les marais du bas.
3 semaines étaient nécessaires pour permettre aux terres de s’assécher, avant de pouvoir revenir jardiner et tout refaire. L’herbe en a profité pour pousser vite et coloniser ces terres riches et chaudes.
La nuit du dimanche 21 au lundi 22 juillet, de nouvelles pluies ont gonflé les cours d’eau et un salarié de la ville de Bourges, cadre d’astreinte, peu habitué au maniement de la pelle hydraulique du Val d’Auron, l’a ouverte brutalement, à 2 reprises, entraînant une montée brutale des eaux de l’Auron, en pleine nuit, puis à 12h. 2 vagues de plusieurs mètres de hauteur ont alors envahi, anormalement, tous les marais et jardins bordant l’Auron et tout a été à nouveau détruit. Entre ces 2 vagues, l’Auron était revenu à un niveau normal et l’eau avait quitté les marais, dès 9h du matin, chemin de Robinson.
Il s’agissait de la 9 ème inondation pour cette année 2024.
Dans notre cabane, la tondeuse-débroussailleuse a été noyée à nouveau, sous 50 cm d’eau cette fois. Coût de la réparation : 280 €. Mais quel est le coût des semences et des plants pour les jardiniers ?
Depuis, quelques-uns ont semé et planté à nouveau, mais beaucoup ont abandonné leur parcelle, conquise par les herbes, après avoir perdu toutes leurs récoltes. Dans les cours d’eau, les lacs, les coulants, les fossés, les inondations ont déposé des volumes de vase et de déchets très conséquents. Les personnes fragiles, les débutants, les « anciens » sont-ils en capacité de retirer cette vase ? Avec les journées chaudes et sèches d’août 2024, c’est le bon moment pour le faire.
Il restera à expliquer les raisons de telles catastrophes, que n’explique pas le seul réchauffement climatique. Comme dans les autres régions de France lourdement touchées par des inondations anormales, volumineuses et répétées, il est temps surtout de rechercher les solutions et de corriger ce qui ne va pas.
Entretien des cours d’eau, création d’espaces d’expansion et de rétention des eaux de pluie, gestion des ouvrages de retenue des crues, gestion des pelles et vannes d’évacuation vers l’aval, curage des déchets, des arbres morts et des vases, recherche et investissement en matériel adapté d’intérêt collectif (mini pelles hydrauliques, hydro curage, etc)
Les marais du bas à Bourges, classés ou non, sont en perdition et les abandons de parcelles sont si nombreux que le pourcentage de friches pourrait en 2025 dépasser 50 %.
Les jardiniers solidaires