France Italie du Cher : 8 mars 2025 : Journée internationale des droits des femmes


Lidia Poët


Dans une famille de propriétaires ruraux du Piémont, nait en 1855 Lidia Poët.
Elle est la dernière d’une fraterie de huit enfants. Très vite Lidia montre son
intérêt pour les études. Après un diplôme d’enseignante, elle se rend en Suisse où
elle apprend l’allemand et l’anglais. De retour, elle s’inscrit à la faculté de Turin.
Elle obtient son diplôme de droit avec une thèse sur le statut de la femme dans la
société et sur leur droit de vote. Signe annonciateur de son avenir !
Pendant deux ans, elle exerce le droit dans un cabinet d’avocats à Pinerolo, plus
connue en France comme Pignerol. Cette petite ville a été rendue célèbre par sa
forteresse-prison où mourut Nicolas Fouquet, surintendant des finances de Louis
XIV et où séjourna le célèbre Masque de Fer.
Après avoir réussi ses examens pour devenir avocate, elle demande à entrer au
barreau de Turin. Etant la première femme à faire une telle requête, cela provoque
une grande polémique dans le royaume d’Italie. Mais face à un vide juridique, aucune
opposition ne pouvant être faite, Lidia Poët devient, en 1883, la première
femme inscrite à l’ordre.
Malheureusement, c’était sans compter avec le procureur général du Roi qui s’oppose
à cette décision et en retarde l’enregistrement.
En effet, à cette époque, les femmes ne jouissent pas des mêmes droits que les
hommes. Par exemple, elles ne peuvent pas témoigner dans certains procès, ni être
témoins à la rédaction d’un testament. Les règles du savoir-vivre ne permettaient
pas non plus de débattre, en leur présence, de certains sujets scabreux. De plus
, biologiquement, leur cycle menstruel ne favoriserait pas la sérénité nécessaire
aux plaidoiries. Finalement, la présence de femmes dans les tribunaux serait une
distraction.

Lidia Poët présente un recours à la Cour de cassation.
Mais l’autorisation maritale est nécessaire, Lidia Poët étant célibataire, cela devient un obstacle insurmontable et la Cour rejette sa demande !.

Oups !
cool, chère lectrice, cool
c’était il y a plus d’un siècle

Ne pouvant être avocate, Lidia Poët va exercer le droit. Elle s’engage dans la défense des droits des mineurs, des personnes marginalisées et des femmes pour lesquelles elle soutient en particulier la cause de leur droit de vote. Sans cesse elle luttera contre les mandats sexistes de la société.
A Saint Pétersbourg, elle représente l’Italie au quatrième congrès international pénitentiaire. A Paris , elle reçoit les palmes académiques. Après la Première Guerre Mondiale, elle est décorée pour son engagement comme infirmière.

En 1920, grâce à une nouvelle loi qui abolit l’autorisation maritale, Lidia Poët entre enfin au barreau et devient officiellement, à 65 ans, la première avocate d’Italie. Elle décèdera en 1943.
En France, c’est en 1901 que Jeanne Chauvin est la première avocate à plaider. Aujourd’hui à Paris, Jacqueline Laffond-Haïk dirige un des plus importants cabinets d’avocats français.

Mais laissons le mot de la fin à Jean Ferrat qui chantait en 1975 :

Le poète a toujours raison qui voit plus haut que l’horizon
Et le futur est son royaume
Face à notre génération, je déclare avec Aragon
La femme est l’avenir de l’homme

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *