Le portage à domicile est effectué toutes les 3 semaines par des bénévoles de l’association de solidarité, dans le Sancerrois où nous n’avons pas d’antenne locale pour aider les familles les plus démunies.
En 2021, Sancerre (à l’issue d’un vote scélérat) a été élu « village préféré des français ». Il est vrai que tout au long de l’année et particulièrement aux vacances et aux beaux jours, on voit défiler nombre de touristes français comme étrangers, dans des voitures rutilantes et souvent de marques prestigieuses. Ses rues en pente, ses boutiques chics et la réputation de ses nectars locaux en font un point d’attrait pour les visiteurs du monde entier.
Ça c’est pour le côté pile… Mais il existe aussi le côté face, moins connu (car le Sancerrois ne se limite hélas pas à la commune de Sancerre), et c’est là que le Secours populaire intervient et que son action prend tout son sens. Loin de l’agitation de la bourgade principale, de nombreux villages alentour abritent parfois une population précaire. Ces gens que l’on ne voit pas forcément, ceux que d’aucuns appellent les invisibles, vivent chichement au point que l’action que nous menons les aide dans leur quotidien.
Il existe des antennes dans différents points du département, mais le secteur Sancerrois fait partie des oubliés et n’en a aucune. C’est la raison pour laquelle, toutes les trois semaines (c’est-à-dire 13 passages par année civile pour environ 1 700 à 2 000 km parcourus), nous allons effectuer une tournée de distribution alimentaire auprès des familles les plus démunies. Et là, on touche du doigt la réalité du terrain, on prend de plein fouet la dichotomie qui existe entre deux tranches de la population, constatant le fossé qui se creuse de plus en plus entre la France d’en bas et la France d’en haut.
Nous sommes toujours bien accueillis, toujours remerciés, et il est plaisant de constater que pour les gens que nous aidons, le mot reconnaissance a encore une forte signification.
Denrées alimentaires (denrées fraîches ou bien sèches), produits d’hygiène et, selon nos stocks, des livres pour petits et grands sont notre lot à chaque tournée. Nous rencontrons environ six à huit familles à chaque fois en essayant, autant que faire se peut, et dans la limite de notre temps disponible, de prendre un petit moment pour discuter avec les personnes que nous rencontrons. Un chauffeur et deux personnes de la permanence d’accueil forment ainsi une équipe de choc à chacune des différentes tournées.
Peut-être n’est-ce qu’une goutte d’eau dans l’océan de précarité qui nous entoure, mais, comme pour les feux de forêt, ayons conscience que nous faisons la « part du colibri ».
Ce moment de partage et de discussion à l’occasion de ces différentes demi-journées de portage permettent également aux différents membres de l’association de se rencontrer, de se connaître un peu mieux, améliorant les relations parfois ténues entre des secteurs un peu trop cloisonnés.