LE BEAU GESTE, France Italie du Cher

Tous les ans au mois de juillet a lieu le Tour de France cycliste. Quel coureur français n’a pas rêvé un jour de remporter une étape de cette course. Et en Italie c’est au mois de mai qu’a lieu le tour d’Italie, le Giro, et quel coureur italien n’a pas rêvé aussi d’en gagner  une étape. 

En ce 16 mai 2024, c’est certainement ce qu’espérait Mirco Maestri, un coureur au palmarès modeste, lorsque dans la douzième étape du dernier Giro, à 120km de l’arrivée, il s’échappe avec un autre coureur. 

Poursuivis par un peleton de plus d’une centaine de coureurs, ils pédalèrent sans retenue. Parfaitement organisés, se relayant régulièrement, un coup à toi, un coup à moi, un coup à toi, un coup à moi, les deux coureurs résistèrent jusqu’aux derniers kilomètres. Malheureusement pour Mirco Maestri son équipier d’échappée n’était autre qu’ Alaphilippe, Julian Alaphilippe le double champion du monde et vainqueur de nombreuses courses. Dans le terminal Julian accéléra, Mirco suivit. Julian accéléra encore plus fort, Mirco suivit mais difficilement. Dans un dernier effort Julian partit seul et alors qu’il triomphait sur la ligne d’arrivée, Mirco rattrapé par le peloton s’effondrait et n’arrivait que 9ème. Qui un jour, se souviendra du nom du 9ème de la 12ème étape du 107ème Giro ?

Après les interviews à Alaphilippe, le gagnant de l’étape, les journalistes allèrent vers l’infortuné Maestri. Mais ce n’est pas un coureur dépité de sa mésaventure qu’ils rencontrèrent, bien au contraire. Mirco, heureux plus que jamais, rendait un bel hommage à Julian :

« Julian Alaphilippe et Peter Sagan (NDLR : autre champion cycliste) ont toujours été mes idoles. Avoir fait ça aujourd’hui avec Julian. Partir comme cela dès le début, on pouvait nous prendre pour des fous. Alaphilippe m’encourageait, le simple fait qu’il m’appelle par mon nom me donnait la chair de poule. On s’encourageait l’un l’autre, on avait l’impression d’être des coéquipiers de longue date. Après l’arrivée quand j’ai vu Julian venir vers moi, m’étreindre et faire une photo, ma fatigue a presque disparu. J’ai croisé Julian sur différentes courses, mais je n’ai jamais osé lui demander une photo. Ce sont des émotions qui vont rester avec moi, que je vais garder toute ma vie »

Certainement touché par les belles paroles de Mirco, Julian a voulu donner un souvenir particulier à Mirco, mais impossible de trouver du papier cadeau dans la caravane du Giro. Alors c’est tout simplement dans une boîte à pizza que le Saint-Amandois a offert son maillot de vainqueur à Mirco :

« Je voulais le garder en souvenir après ma victoire,mais je suis heureux de te le donner, il est pour toi »

Les deux coureurs, complices encore une fois, on posé pour une dernière photo.

A la fin du Giro, en plus de sa victoire d’étape, Julian a reçu le prix du courreur Super Combatif et Mirco est devenu pour tous les tifosis le CHAMPION DU MONDE DU BONHEUR.

  Guy Mazzesi

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